Il s'était assis non loin de la sortie du repaire.
Un ciel gibeux veiné de rouge sang éclairait de sa pâleur blafarde les plaines ravagées qui s'étendaient sous Imbar.
Il saisi son luth, vérifia briévement l'accordement des cordes fines, commença à jouer une complainte, lourde et lente.
Et pendant que les premiéres de ses larmes éclataient sur le bois de l'instrument, sa voix s'éleva dans l'obscurité.
Reviens à moi, heure silencieuse
Que nous puissions mourir encore
De cette Nuit qui efface la douleur
Qui est venue pour demeurer.
A l'Aube rouge sang nous quitterons
Ce Vide qui nous tue si lentement
Et assomés de souffrance
Nous laisserons errer nos Colêres.
Une odeur de sang, souviens toi !
L'urgence que nous avions de tuer
De ne plus nous croiser sur cette Sombre Colline
De nous en éloigner avec crainte.
Restera ce Vide dans l'Obscurité
Gardien d'un Rêve Secret.
L'indifférence devant la Flamme enchantée
Dessinée par nos Peines.
Ce désir de brûler en toi, tue moi.
A jamais nous resterons
Pour mourir encore de la plus douce des souffrance
La Petite Mort de nos deux Corps.
Deux Ombres au dessus des tombes
Regardant les mortels s'éteindre
Et devenir les esclaves immortels
De la Mort - Et se rejoindre à nouveau